Le journal intime des filles

Frédérique et ses filles

Rien de scabreux ou d'impudique dans la révélation de ce journal intime. Frédérique Hel s'occupe avec amour de ses abeilles, ses filles comme elle les appelle. Elle aime d'ailleurs le raconter aux amapiens dans des mails saisonniers.
A chaque fois on apprend comment vont les ruches, la production, les différentes floraisons, sur le plateau de Millevaches ou dans la campagne creusoise. Ces récits du quotidien sont émaillés d'expression techniques et poétiques : "le tilleul a miellé" ou "les abeilles font la barbe".
Je vous propose donc de suivre ce journal des filles qui montre ce travail d''apiculteur souvent mal compris ou mal connu et ce lien intime qui peut sembler étonnant entre une apicultrice et ses filles.

Juin 2017 : un printemps pourri pour les filles

Le mois de juin se présentait bien et j'ai pu continuer l'élevage pour refaire des colonies afin de compenser les pertes de l'hiver dernier.
Sur le Plateau de Millevaches la bourdaine fleurissaient bien et j'espérais une récolte fin juin ou début juillet. Dans la creuse les abeilles ont butiné les fleurs sauvages puis les tilleuls et les hausses se remplissaient gentiment. Puis les châtaigniers ont pris le relai et les abeilles rentraient du nectar en quantité : ça embaumait la campagne.

Et patatra : il y a eu la très forte hausse des températures qui a perturbé les miellées : trop chaud, trop sec = plus de nectar. Suivi d'une période de fortes pluie avec des orages tous les jours et les températures qui descendent à 10° voir 8° sur le Plateau de Millevaches... Les fleurs ont été lessivées par les pluies quotidiennes.

L'élevage n'a pas pu fonctionner comme je le prévoyais : j'ai des pertes de reines et de mauvaises fécondations parmi les jeunes colonies. Pas de récoltes en Creuse ni sur le Plateau en juin. Lors de mes visites pendant les fortes chaleurs, les cadres de hausses n'étaient pas suffisamment operculés pour être récoltés. Ensuite avec les fortes pluies, le taux d'humidité est remonté en flèche donc impossible là encore de récolter.

Ce début de semaine s'annonce mieux et je récolte mardi dans la creuse puis mercredi/jeudi sur le Plateau. Avec le travail d'extraction dans la foulée. Et ça ne sera pas la récolte du siècle : les abeilles ne montent pas dans les hausses, seules une partie des colonies tirent leur épingle du jeu.

Pour finir, 2 photos :
- La 1° est un cadre de pollen pris en gros plan. Admirez le travail des ouvrières qui, pelote après pelote, stockent au fond des alvéoles le pollen récolté sur les plantes. Pollen qui servira ensuite à nourrir les larves.
- La 2° montre l'entrée de la ruche avec les abeilles qui prennent le frais en soirée.

Juillet 2017 : La chaleur, ça les barbe...

Le mois de juillet se termine dans quelques jours, les travaux aux ruchers se poursuivent entre l'élevage, l'installation des colonies sur les nouveaux emplacements et une petite récolte sur le plateau. J'espère en refaire au moins une ou 2 dans les prochaines semaines selon les ruchers et surtout si la météo le permet.

La chaleur est difficile à supporter pour mes filles comme pour moi et vous pouvez le constater sur la photo : la cohabitation n'est pas toujours évidente avec les températures que nous avons certains jours !

Alors sur les ruches en production, lorsque la chaleur est trop forte et que malgré les planchers aérés les abeilles ont elles aussi trop chaud, elles éprouvent le besoin de prendre l'air à l'extérieur. On appelle cela "faire la barbe".
Moi au moins je suis seule dans ma combinaison donc c'est plus facile à gérer !

Novembre 2017 : une année difficile pour les fleurs et pour les filles

La saison 2017 se termine sur une note positive : le sarrasin qui a bien donné en fin d'été et le lierre qui continue de donner du nectar pour les réserves hivernales. 
Globalement cette année aura été difficile à tous points de vue car après le super démarrage des colonies en fin d'hiver/début de printemps, le gel a anéanti les miellées de printemps. Ce qui a perturbé le développement des colonies et demandé plus d'attention de ma part. Ainsi dans la Creuse, pas d'acacias ni de fruitiers (sauvages et cultivés) : nous avons eu -5° encore le 15 mai ! Le pissenlit n'a pas donné beaucoup de nectar autour de mes ruchers, donc même s'il a donné du pollen : pas de miel là encore.
Ensuite la météo a joué au yoyo avec les très fortes chaleurs suivies des orages. Le tilleul n'aura miellé que 3 jours cet d'été et les châtaigniers ont jonglé entre les gouttes et le soleil ardent. Sur le Plateau de Millevaches c'était un peu mieux : la bourdaine a fleuri très vite et n'a pas duré très longtemps. Ensuite les fleurs sauvages ont pris le relais.
Bilan : j'ai pu refaire mon cheptel de ruches après les pertes hivernales et mes filles ont quand même bien travaillé : les colonies sont belles et fortes avant l'hiver. Elles ont trouvé de quoi remplir les hausses, même si les quantités sont nettement inférieures à l'an passé. 
Comme d'habitude, j'ai fait chaque récolte séparément des autres et je n'ai pas mélangé les miels entre eux. Vous aurez donc des goûts et des textures différentes de l'une à l'autre. De quoi satisfaire vos tartines et vos papilles. Les traitements contre le varroa sont faits et j'espère qu'ils seront efficaces. 
Je profite des dernières belles journées pour m'assurer que toutes les colonies ont suffisamment de provisions afin de passer les mois à venir sans soucis. C'est la condition sine qua non pour qu'elles soient en forme à la sortie de l'hiver et redémarrent sereinement. 
Cette fois-ci pour accompagner le message, pas de photos des filles, mais 2 clichés pris cet été lors d'une extraction. 
A la sortie de l'extracteur le miel est filtré pour enlevé les petits débris de cire et versé dans un grand seau en attendant la mise en pot (on aperçoit mes doigts qui tiennent le filtre !) Il vous suffit d'imaginer la chaleur (28° minimum) et l'odeur du miel qui envahi la miellerie.

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