La Coordination rurale est comme le veut ce titre un grondement dans les campagnes françaises, tonitruant et brutal, très visible à travers ses bonnets jaunes et ses actions violentes, mais cette violence désespérée ne fait pas obligatoirement un modèle agricole. Alors y-a-t'il un réel modèle agricole face à la crise derrière ce rugissement?
Historique : une colère qui monte
La Coordination rurale est née en 2 moments à partir de fin 1991. Au départ, des acteurs du monde agricole dénoncent la nouvelle politique agricole commune de 1992 (qui passe d'un soutien des prix agricoles à un soutien aux agriculteurs par des primes) et la position de la FNSEA-JA qui accepte cette nouvelle PAC. Cette dénonciation se transforme en une association qui regroupe des acteurs du monde agricole de tous bords, syndicalistes de la confédération paysanne, du MODEF ou dissidents de la FNSEA-JA, non syndiqués et autres... Ce mouvement "Tous contre la PAC 1992" selon le mot d'ordre s'illustre par 2 manifestations voulant bloquer Paris en 92 contre la PAC et en 93 contre le GATT.
En 1995, la Coordination rurale veut se présenter aux élections professionnelles agricoles contre la cogestion de la FNSEA-JA et devient donc un syndicat agricole, ce qui entraine la fin de l'association et le départ des acteurs pluralistes historiques issus de la Conf ou du Modef. La Coordo se présente aux élections en 1995, remporte 12% des voix en 2001 puis s'établit aux alentours de 20% devenant le 2e syndicat agricole. Son bastion est le Lot-et-Garonne dont elle tient la chambre depuis 2001 avec une forte présence dans le sud-ouest, gagnant Vienne et Haute-Vienne en 2019. Son action syndicale se manifeste depuis 1995 par une radicalisation des actions violentes et d'un discours dénonçant l'écologie, ce qui le rapproche de son ennemi originel, la FNSEA-JA et qui l'oppose à la Conf, alors que ces deux syndicats avaient pu s'allier dans la dénonciation du libre-échange et pour prendre la chambre du Puy de Dôme (2013-19).
Vision de l'agriculture.
"100% agriculteurs" "Foutez-nous la paix Laissez-nous travailler" "Rendre l'agriculture aux agriculteurs" : Les slogans de la Coordo sont percutants mais quelle vision de l'agriculture porte-t-il? Seulement une vision de l'agriculteur au centre de tout. L'agriculteur par son travail dur nourrit la France qui lui doit reconnaissance (prix) et protection (de la concurrence étrangère) et surtout doit le laisser libre de travailler comme il veut, sans contrôle de l'Etat, sans norme, sans compte à rendre et sans écologie ni contrainte... Son lien à la Terre, qu'il cultive car il est agri-culteur (pas paysan, pas exploitant agricole) fait qu'il sait lui seul comment bien produire. Cette vision de l'agriculteur repose sur un lien indéfectible, primal, sacré entre la Terre de France et l'agriculteur car l'agriculteur pour la Coordo "n'est pas un travailleur comme les autres, l'agriculteur, c'est la France. Il est l'homme premier, le socle de la civilisation, les pieds dans la terre" selon Édouard Lynch, historien du syndicalisme agricole.
La Coordo porte donc une idéologie agrarienne qui accorde une valeur supérieure à ceux qui cultivent la terre où l'on retrouve les vieilles idées d'une campagne avec des valeurs morales supérieures, en opposition à la ville et à ceux qui dirigent depuis la ville (d'où le terme rurale dans son nom). C'est pourquoi la Coordo refuse les normes et contrôles de ceux qui depuis la ville dirigent, qu'elle refuse aussi tout discours écologique vu comme un dogme imposé par la ville qui ne connait rien de la terre, à ceux qui savent intimement quoi faire de la terre. En cela, la Coordo se montre anti-étatique, anti-écologique et anti-scientifique. C'est aussi une idéologie nationaliste dans son lien à la terre de France ce que montrent les drapeaux français qui flottent à chaque manifestation : l'agriculteur français cultive la Terre de France et nul autre n'a le droit de nourrir la France. Enfin, sa culture est viriliste : elle met en avant la force, qualité présentée comme première pour affronter le travail de la Terre. Cette force se traduit dans les mots comme dans les actes lors des manifestations par de la violence et de la brutalité présentées comme une expression normale de la colère des "gars", des "bonhommes".
D'où vient cette colère? Selon François Purseigle, la Coordo veut "affirmer l'identité d'un groupe social menacé et devenu minoritaire". La colère vient de ce que ce monde rural et agricole idéalisé est menacé et le sentiment que la France est injuste avec ses agriculteurs et les laisse mourrir sans rien faire. On retrouve cela dans les termes de génocide paysan et plus encore d'agricide développés par la Coordo ou par le mot d'ordre "Nous nous battons pour maintenir notre civilisation" présent dès les luttes des années 1990. Ce discours de maintien d'une civilisation, lié à l'agrarisme, au nationalisme et au virilisme rapprochent la Coordo des valeurs d'extrême-droite pour qui 62% des sympathisants de la CR avaient l'intention de voter aux élections législatives de juin 2024 selon une
enquête du CEVIPOF. C’est d’autant plus étonnant que les votes des eurodéputés RN laissent faire les accords de libre-échange et sont pour la PAC (voir
infographie), à l'opposé des positions de la
Coordo qui semble se faire avoir par le RN.La vision de l'agriculteur portée par la CR a en elle une vraie contradiction autour de la notion de protectionnisme. Pour la Coordo, la France doit protéger ses agriculteurs qui la nourrissent ce qui passerait normalement par un protectionnisme, un refus du libre-échange. Toutefois la Coordo est plus ambigüe sur ce thème : elle refuse l'importation de produits étrangers moins chers pour protéger les revenus des agriculteurs français mais ne voit aucun problème à l'exportation de leurs produits dans les autres pays même avec des subventions et quitte à nuire aux agriculteurs là-bas. Certains secteurs agricoles doivent continuer à surproduire en prenant comme débouché naturel l'export. Ce premier "deux poids deux meures" pose problème, sa justification aussi. En effet, la Coordo veut prioriser les productions françaises car elles sont meilleures en terme sanitaire, social et écologique. Mais qu'est-ce qui fait la qualité réelle de la production française? Les normes mises en place par l'Etat en terme sanitaire, sociale et écologique et qui sont garanties par les contrôles de l'Etat. Or ce sont toutes ces normes et ces contrôles que la Coordination rurale refuse paradoxalement (au point même de voir Serge Bousquet-Cassagne, grande figure de la Coordo et président CR de la chambre agricole du Lot-et-Garonne, refuser de condamner en 2004 un agriculteur ayant abattu deux inspecteurs du travail en contrôle sur sa ferme). Il y donc une contradiction profonde dans le discours de la Coordo : refuser les produits étrangers moins bons, en refusant en même temps tout contrôle et toute norme qui permettent et garantissent la qualité des produits français. Il ne leur reste alors plus comme valeur que d'être français ce qui n'est ni une valeur agronomique, ni écologique, ni sanitaire, sans les normes et contrôles.
C'est donc une contradiction intenable sur laquelle repose la position de la Coordination rurale entre un refus des produits étrangers inférieurs et un refus des normes sanitaires et écologiques, refus qui abaisserait la production française au niveau des autres pays. On retrouve cette même contradiction entre protectionnisme et anti-étatisme, entre un état qui devrait les protéger mais sans avoir le droit de rien exiger d'eux ni de leur production quant aux enjeux de la société. Ce modèle est donc impossible et conduirait à une impasse de l'agriculture française. D'ailleurs la faiblesse de son modèle fait que la Coordo est avant tout un syndicat protestataire : on sait à quoi elle s'oppose, ce qui la met en colère, ce qu'elle dénonce. Elle est avant tout une liste d'anti : anti-écologie, anti-état, anti-libre-échange, anti-norme, anti-contrôle, anti-ville, anti-FNSEA et anti-Conf...
L'impasse de son modèle agricole, conjugué à ses valeurs et au sentiment d'être les représentants d'un groupe social menacé alors qu'il était pour eux le socle de la France, font que la Coordination rurale est avant tout, face aux crises agricoles, l'expression d'une colère brutale qui rugit dans nos campagnes.
Crise du revenu : un modèle contradictoire entre protectionnisme extérieur et libéralisme intérieur.
La position de la Coordo sur la question des revenus se limite au fait de vouloir que l'agriculteur ait un revenu décent venant de son travail, de la vente de sa production et non pas, dans le discours, de subvention. Dans la réalité, bien sûr, les subventions sont les bienvenues mais la Coordo les veut sans conditions, sans dossier de demande, sans normes à respecter. L'inconditionnalité de ses subventions est liée à la qualité intrinsèque de l'agriculteur français comme nous l'avons déjà vu. Ce discours anti-subvention'est un héritage de la contestation de la PAC 92 comme le désir d'une gestion des volumes sur les marchés pour garantir les prix. Cette gestion des volumes du marché français est avant tout une fermeture aux importations. Ce n'est pas un marché intérieur régulé par l'Etat avec un partage des volumes à produire comme pour la Conf, car la Coordo reste libérale sur le marché intérieur où la concurrence est vue comme positive. Elle est par contre protectionniste par rapport à l'extérieur. Encore une contradiction. De même la Coordo reste attachée au modèle des circuits longs mais un modèle qui laisserait la décision aux agriculteurs dans la fixation des prix.
La Coordo n'a donc pas un modèle fort et pensé pour améliorer le revenu paysan : le système de rémunération deviendra pour elle correct simplement par la fin de la concurrence étrangère et la reconnaissance de l'agriculteur.
Crise démographique : des mots forts, des solutions faibles.
La Coordo critique depuis longtemps "l'agricide" et la "désagriculturation"de la France selon ses propres néologismes. Toutefois lorsqu'on parcourt ses
revendications il n'y a pas vraiment de projet face à la crise démographique pour assurer la reprise massive des exploitations au cours des prochaines années. Elle veut simplifier la DJA (Dotation Jeunes agriculteurs) pour moins de contraintes et réactiver le crédit transmission qui existait et permettait un paiement différé de l'exploitation par le reprenant et un abaissement d'impot sur la vente pour le cédant. Pour le reste, ses objectifs principaux restent la clé de tout : fin de la concurrence étrangère et meilleur revenu, fin des normes et des contraintes écologiques permettront d'inciter à la reprise des fermes.
Crise de durabilité : l'irresponsabilité dangereuse d'un syndicat anti-écologique.
Pour la Coordination rurale, il n'y a pas de crise de durabilité de l'agriculture et pas de crise environnementale liée à l'agriculture. Dans ses revendications même, on peut lire sur le changement climatique une position notoirement climatosceptique voire climatodénialiste et donc anti-scientifique : "Prétendre que l’agriculture contribue au « réchauffement » climatique n’a guère de sens, avec une quantification des rejets de N2O aussi imprécise, l’urgence étant à l’amélioration des techniques de quantification des émissions agricoles de gaz à effet de serre. Dès lors, comment prétendre que le secteur agricole français représente 21 % des émissions françaises totales (43 % de ces émissions étant constituées de N2O) ?" (voir
Art. Climat des Revendications) Pas d'origine humaine et encore moins agricole du changement climatique selon la Coordo et contre toute la production scientifique.
Dans tous les domaines de l'environnement, une seule maxime, pas de normes, pas de contraintes, pas de contrôle au nom de l'écologie car "Un agriculteur responsable ne tire aucun bénéfice à employer des méthodes de production hautement polluantes" donc pas besoin de le contrôler, il sait ce qu'il fait et les écologistes et les scientifiques de la ville ne savent rien.
Pour la Coordo, pas de problème de pesticides, ni même pour la santé des agriculteurs, leurs premières victimes, puisque les pesticides n'existent pas : elle les appelle des PPP Produits phytopharmaceutiques, même plus phytosanitaires, ils sont carrément devenus des médicaments... Dans ses revendications, la Coordo ne se penche pas sur la limitation des pesticides mais sur la limitation de leur interdiction : elle veut "stopper les décisions d’interdiction des produits phytosanitaires sans études spécifiques préalables, incluant une étude économique fiable et une étude sur la dangerosité des solutions de substitution". Il faut donc avant d'interdire un pesticide surtout vérifier que cela ne pose pas de problème économique aux agriculteurs et vérifier les solutions de substitution. Toujours par rapport aux pesticides, l'entrée Abeilles est carrément indigne : elle nie la responsabilité des pesticides, les abeilles mourraient de stress, ne propose rien pour les abeilles mais défend les néonicotinoïdes au titre que même si des études prouvent leur nocivité, "sur le terrain, nombreux sont les apiculteurs disposant leurs ruches à proximité de cultures traitées par enrobage de semences sans observer de mortalité particulière". Un bel argument « au doigt mouillé » caractéristique des antiscientifiques...
Cette absence de prise de conscience de la crise de durabilité de l'agriculture est particulièrement criante sur le point de la gestion de l'eau. Cela tient à l'implantation de la Coordo dans le sud-ouest avec son bastion du Lot-et-Garonne où la maïsiculture est très présente et très irriguée. Ce lien CR-maïs est très fort alors que c'est une culture destinée à l'export qui ne sert en rien à nourrir les français et qui vit de subvention sans lesquelles le maïs n'est pas rentable, loin des promesses de la CR. Or, avec le changement climatique, l'irrigation est problématique et la Coordo participe à tous les projets de barrage, retenues et mégabassines qui visent à privatiser l'eau et menacent la ressource. La CR était déjà présente à Sivens partisane du barrage qui a coûté la vie à Rémi Fraisse en 2015 et la CR faisait partie de ceux qui ont attaqué les militants écologistes. Suite à l'abandon de ce projet néfaste, la CR47 a construit illégalement en 2018-19 la retenue de Caussade, condamnée par la justice en 2020. La CR est aussi partie prenante dans la construction des méga-bassines qu'elle défend ardemment et de manière violente allant jusqu'à agresser l'ex-secrétaire de la Conf Nicolas Girod pour son opposition aux mégabassines. Lorsqu'on regarde les revendications de la CR présentée sous forme de glossaire, chaque entrée liée à l'environnement se déroule de la même façon : négation des réalités scientifiques et minimisation du problème, puis suspension de tout effort agricole au fait que l'on interdise avant les importations. Cette réponse automatique semble la réponse à tout alors que leurs revendications dans le domaine environnemental et sanitaire conduiraient l'agriculture française à une qualité au moins aussi mauvaise que les productions étrangères. Cette position anti-écologiste et anti-scientifique se retourne contre les agriculteurs eux-mêmes. Dans l'entrée Maladies professionnelles, on peut lire : "s’il est vrai que certaines maladies sont liées à la profession d’agriculteur, même s’ils sont suspectés, il n’est pas encore prouvé que les PPP (pesticides) en soient responsables", alors que science et justice ont établi le contraire. Pour la Coordo, on continue à utiliser les pesticides qui tuent les agriculteurs et sa seule revendication sont des indemnisations. En terme global, le problème des ressources de l'agriculture (fossiles, phosphate...) est impensé puisque la CR reste un syndicat productiviste comme la FNSEA-JA ce qui conduit les agriculteurs dans une impasse financière avec l'augmentation du prix des intrants.
Si l’on tient compte de la faiblesse et de l’ambiguïté des autres points du modèle de la Coordo, comme on l’a vu, l’anti-écologisme reste le seul point saillant de son modèle, ce qui est plus que préoccupant.
Crise de sens : une colère pour toute réponse
Anti-étatique contre les normes mais pro-étatique contre la concurrence étrangère, anti-importation mais pro-exportation, libérale et productiviste à l’intérieur mais réclamant un maintien des prix, proclamant une qualité de production mais anti-norme et anti-écologie pour les garantir, la Coordination rurale ne propose pas un modèle agricole clair ou possible, porteur de sens. Sa vision de l’agriculteur comme un socle de la France que celle-ci aurait injustement trahie ne donne pas non plus de sens au métier mais seulement une rancœur et une colère désespérée, celle d’être les derniers représentants d’une civilisation qui disparaît. Là encore, en ne proposant pas de vision ou de modèle positif, la CR ne fait que participer à cette disparition contre laquelle elle ne propose qu’une colère. Toutefois cette colère est une manière de se sentir vivant pour ceux qui se sentent disparaître. Les manifestations sont aussi une expérience du collectif absent de la vie de ces agriculteurs, seuls sur leurs exploitations ou dans des campagnes délaissées. Malgré cela une colère ne peut suffire à donner du sens.
Souveraineté alimentaire et Mercosur.
La Coordo s'oppose au Mercosur car elle ne veut pas d'importations concurrençant la production française et baissant les cours. Toutefois nous avons vu que paradoxalement elle veut bien des exportations françaises à l'étranger quitte à bouleverser les marchés locaux. Elle appuie son refus du Mercosur sur l’exception agriculturelle : l’agriculture n’est pas un secteur économique comme les autres et doit être sortie des accords de libre-échange. Cette idée est tout à fait juste, partagée avec la Conf et développée en 1993 quand la CR était encore une association pluraliste et non le syndicat actuel. Toutefois la CR n'y associe pas la même idée de souveraineté alimentaire que la Conf. Rappelons que la souveraineté alimentaire est le droit politique des paysans et des citoyens à être maître de leur alimentation et de leur agriculture. Pour la CR, ce n'est pas le cas, la production agricole est l'objet des producteurs et les citoyens en tant que consommateurs et décideurs de leur société n'ont pas voix au chapitre : ils n'ont pas le droit d'avoir des normes sanitaires et écologiques pour encadrer l'agriculture en terme sanitaires et écologiques, ni même de contrôler l'agriculture. Pour la CR, la souveraineté alimentaire concerne les agriculteurs et s'approche plus de la notion d'autonomie : l'agriculture française doit seule produire la nourriture française. Elle entend ainsi se garantir un pré carré, mais n'a pas de scrupule aux exportations même subventionnées ce qui est contraire à l'idée de souveraineté alimentaire. Toutefois cette autonomie est un leurre car par son modèle productiviste a besoin d'engrais, de pesticides, de machines, d'alimention animale, tous ces intrants non produits en France et qui viennent de l'étranger. Son agriculture est donc dépendante, ce qui fait qu'il n'y a en finale ni autonomie, ni souveraineté alimentaires possibles avec le modéle de la CR.
Actions et manifestations dans la crise actuelle (manifestations hiver 2023-2024 et novembre 2024)
La Coordination rurale tend à cacher la faiblesse de son modèle garicole face aux crises actuelles derrière la force de sa colère selon l'adage qu'un discours creux doit sonner fort, et elle y réussit très bien avec un grand sens du spectacle. Lors de l'hiver 2023-24 et en novembre 24, les actions de la CR se sont portées contre les préfectures avec les mêmes modes d'action violents que ceux de la FNSEA-JA : lisiers, feux de pneus, fumiers, toutes ces méthodes d'actions sans aucun sens autre qu'une expression de violence.
Au dela de ces représentants classiques de l'Etat, ce sont des organismes publics que la CR vise, menace et/ou saccage. Les bureaux locaux de l'OFB sont une de leur cible préférée pour montrer leur rejet des contrôles que cet organisme assure. La CR a fait 40 actions en 1 an : à Guéret en novembre 23, à Dijon le 30/01/24, dans le Gers ou les bureaux ont été cadenassés avec des menaces écrites. La présidente de la CR a déclaré cet organisme inutile et l'accuse d'harceler les agriculteurs de contrôle alors que l'on doit rappeler qu'en 2023, ce sont seulement 10% des exploitations qui ont eu 1 contrôle, ce qui est à l'inverse notoirement insuffisant. Dans le même genre, les agences de l'eau sont aussi des cibles de la CR et en janvier 2024, c'est un sanglier éventré qui a été pendu devant l'inspection du travail à Agen. Bref, la CR s'en prend à tous les organismes qui sont là pour veiller à la santé et à l'environnement des citoyens...
Elle s'en prend aussi aux associations écologistes comme France Nature Environnement et chose nouvelle dans le syndicalisme agricole, s'attaque directement à un autre syndicat agricole, la Confédération paysanne, car elle défend une agriculture écologique. Après l'aggression de son sécrétaire national et d'un autre membre au salon de l'agriculture, elle a aussi déversé du fumier devant le congrès national de la Conf.
Car la Coordination aime la violence pas seulement symbolique, elle aime aussi la violence réelle contre les personnes par la menace et l'intimidation. Le dirigeant de la CR 32 a directement menacé de détruire les locaux de la Conf du Gers ainsi que la ferme d'une de ses représentantes qui a porté plainte. (Sur ces faits,
voir).
Ces agissements sont bien entendus inacceptables et montrent des comportements que ni la colère, ni le désespoir ne peuvent excuser surtout de la part d'un syndicat qui ne propose aucun modèle agricole réel et qui ne fait que vivre de la colère d'agriculteurs eux désespérés, retrouvant ainsi un vrai point commun avec la FNSEA-JA.